Il y a exactement deux types de mouvements dans les tournois par paires.

Mitchell
Chaque paire est, pour toute la durée du tournoi, soit Nord/Sud, soit Est/Ouest : tous les Nord/Sud affronteront donc, en principe (note 1) tous les Est/Ouest.
Le classement final est établi d'une part pour la ligne Nord/Sud, et d'autre part pour la ligne Est/Ouest.
En réalité, le classement est une comparaison entre tous les Nord/Sud entre eux d'un côté, tous les Est/Ouest de l'autre.
 
Howell
Ici, chaque paire reçoit un numéro unique et joue alternativement en Nord/Sud et en Est/Ouest.
En principe, toutes les paires joueront contre toutes les autres.
Il n'y a in fine qu'un seul classement général.
 
Le tournoi se déroule en Howell, lorsqu'il y a un nombre très restreint de paires. Par exemple, dans notre club, on joue un "Howell" jusqu'à neuf paires.
Au delà, un Mitchell s'impose.
Pourquoi pas toujours un Mitchell, presque toujours préféré des joueurs ?
Et bien, imaginez un tournoi en Mitchell avec six paires : trois paires en Nord/Sud et trois en Est/Ouest.
Il ne peut donc y avoir que ... trois tours ! Et si donc vous jouiez classiquement vingt-quatre donnes, il y aurait trois tours de huit donnes.
La feuille de marque d'une donne ne contiendrait que trois lignes, ce qui est extrêmement peu, les résultats devenant non significatifs.
Voilà pourquoi, dans ce cas, on jouera un Howell, par exemple avec cinq tours de cinq donnes.
Ceci démontre, si c'est encore nécessaire, que le seul mouvement acceptable en cas de très peu de paires participantes, est le Howell.
Que vous l'aimiez ou non. Et d'ailleurs si vous ne l'aimez pas ... venez plus nombreux, on jouera alors un Mitchell.
 
Côté classement, hasard, et chance, il est clair que le mouvement Howell laisse beaucoup plus de place à la chance que le mouvement Mitchell.
Jugez-en plutôt à travers ce petit exemple  .
 
Exemple 1
Il y a huit paires au tournoi du jour : mouvement Howell obligatoire.
A la donne n° 2, vous jouez 3SA, sur des annonces tout à fait classiques, et votre plan de jeu est, comme le dirait mon feu ami André Stalmans, pousse-carton. Vous réalisez votre contrat juste fait, et c'est de même aux autres tables, sauf qu'à la quatrième, la défense est lamentable, et le déclarant réalise une levée supplémentaire ... avec le sourire.
Normal, il vient de réaliser un top, soit 100 %
Et vous, ainsi que les deux autres déclarant ayant réussi leur contrat sans cette levée supplémentaire ?
Et bien, vous écopez de 33,33 %.
Reprenons cet exemple, mais cette fois vous jouez ce tournoi dans le contexte d'un grand club et ce soir, il y a seize tables !
Pour cette donne, tous les déclarants réalisent 3SA juste fait, sauf un qui réalise, la défense était tout aussi lamentable, une levée supplémentaire.
Quel est votre résultat : 46,67 % alors que la seule différence, c'est le nombre de paires du tournoi.
 
Dans l'excellent ouvrage de Robert Eskinazi, "Le tournoi par paires", l'auteur réparti les pourcentages réalisés en fonction de différents critères.
Le voici, chaque facteur étant maximisé :
 
  • Le matelas           30 %
  • La technique          5 %
  • La tactique           5 %
  • L'opportunisme        5 %
  • La concentration     10 %
  • La chance            15 %
  • TOTAL                70 %

Ces valeurs sont bien sûrs purement indicatives, mais vous constatez que le facteur chance est le deuxième plus important et, personnellement, je pense qu'il est encore supérieur quand le mouvement est un Howell !

 

Note 1 : lors d'un mouvement Mitchell où il y a un nombre pair de tables, s'il n'y a pas de relais dans le mouvement, les Nord/Sud rencontrent tous les Est/Ouest, sauf un, celui du "saut" à la moitié du tournoi.